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Dessins, des songes
lun. 04 mai
|https://www.instagram.com/loeveandco/
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Heure et lieu
04 mai 2020, 09:59
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À propos de l'événement
Semaine 4: Dessins, des songes
Parmi les mouvements d’avant-garde, le surréalisme est sans doute celui dont la relation au dessin est la plus riche. Littéraire à l’origine, le glissement progressif de l’écriture vers la ligne était sans doute le plus naturel… D’ailleurs, plusieurs inventions ou jeux littéraires surréalistes ont littéralement été transposés en dessins, et ont constitué des inventions majeures dans le champ visuel, à l’image de l’écriture automatique ou du cadavre exquis, qui sont à l’origine d’une bonne part de la «peinture surréaliste». Au-delà, la recherche de la spontanéité, d’une forme d’innocence même, poussera les surréalistes, au premier rang desquels André Breton, bien sûr, à s’intéresser en profondeur aux productions des aliénés comme aux dessins d’enfants. Le dessin, sans doute, est parfois moins élaboré, moins compassé, moins figé que la peinture; il peut laisser l’esprit jaillir, convulsif. Il n’est pas étonnant, ainsi, que les surréalistes aient pu voir dans les encres d’un Victor Hugo, largement ignorées alors, un véritable «plagiat par anticipation».
Chez certains artistes, au contraire, c’est une forme poussée de «réalisme» qui permet au dessin d’exprimer son potentiel «surréaliste». Chez Dali, chez Bellmer, chez Tanguy aussi, d’une certaine manière, la précision du rendu des formes et des espaces donne littéralement vie à des scènes oniriques. Car le rêve, naturellement, est la grande affaire des surréalistes. Dans le Manifeste de 1924, André Breton l’affirme: «Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée.»
Certains artistes surréalistes sont avant tout peintres. Chez Chirico, Magritte ou Toyen, le dessin est souvent préparatoire, il sert à fixer le jaillissement ou la concrétisation d’une idée, destinée le cas échéant à être transposée sur le tableau. D’autres, au contraire, s’affirment essentiellement comme dessinateurs. Bellmer, par exemple, semble trouver dans l’effritement infiniment lent de la mine acérée sur le papier une forme d’équivalent aux songes cruels qui l’habitent; chez lui, le dessin est clinique, le crayon acéré tient lieu de scalpel. Venu du groupe du Grand Jeu, Maurice Henry est un dessinateur né. Après son engagement surréaliste, entre 1933 et 1939, il épouse une carrière de gagman et de scénariste pour le cinéma, mais il sera surtout célèbre pour ses dessins d’humour (noir, bien entendu). Quant à Marcel Jean, sa solide formation en arts décoratifs lui a permis d’explorer tous les territoires des arts graphiques avec un bonheur égal, des décalcomanies aux rébus, des cartons découpés aux projets de costumes, des médailles à toutes formes de jeux graphiques.
Le dessin aura été pour les surréalistes le point de fusion, de rassemblement de leurs intuitions en apparence inconciliables, permettant à André Breton de réaliser pleinement l’ambition surréaliste, affirmée en 1924: «Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité, si l'on peut ainsi dire. C'est à sa conquête que je vais, certain de n'y pas parvenir mais trop insoucieux de ma mort pour ne pas supputer un peu les joies d'une telle possession».
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