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Dorothée Selz: a Girl with a Guy

jeu. 21 nov.

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Loeve&Co

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Dorothée Selz: a Girl with a Guy
Dorothée Selz: a Girl with a Guy

Heure et lieu

21 nov. 2019, 18:00 – 11 janv. 2020, 19:00

Loeve&Co, 15 Rue des Beaux Arts, Paris, France

À propos de l'événement

Tout le monde n’a pas la chance d’avoir exposé pour la première fois à 21 ans, invitée par Harald Szeemann. Dorothée Selz, si, en 1967; l’exposition s’intitulait «Science-fiction», et réunissait au Musée des Arts Décoratifs à Paris, puis à la Kunsthalle de Düsseldorf, plus de 4.000 objets issus des champs littéraire, scientifique et artistique, mais aussi des jouets, de la mode, de la musique pop. 

Rétrospectivement, ce contexte apparaît déjà comme un véritable manifeste. Si la première partie de l’œuvre de Dorothée Selz s’est élaborée au sein d’un collectif (comprenant toujours son compagnon de l’époque, Antoni Miralda, et parfois Joan Rabascall et Jaume Xifra), sous le signe global du Eat Art, la seconde l’aura été en solitaire, prenant la forme de «performances» culinaires à base de sculptures comestibles éphémères ainsi que de tableaux prenant toujours comme point de départ une image issue de la culture populaire.

Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir un père fou d’art, de cultures et de voyages, intime des frères Prévert comme de Tsugouharu Foujita, qui ouvrit un bar à Ibiza au début des années 30, devint ami avec Walter Benjamin, et complice d’Alexander Calder. Mais, en vérité, ainsi qu’en témoigne la belle gouache dédicacée par Calder «aux Selz», nul ombre d’un quelconque patriarcat là-dedans ; c’est toute la tribu Selz qu’il conviendrait ici de convoquer. Outre Dorothée et Guy, donc, la mère, Françoise, et les oncles Pierre et Jacques-Laurent Bost, l’aîné, scénariste de référence du cinéma de «qualité française» et le benjamin, dit «le petit Bost », amant «historique» de Simone de Beauvoir, journaliste légendaire, et Philippe, le frère diplomate voyageur, qui perpétua l’esprit collectionneur des Selz, et, enfant, savait croquer les poulpes comme personne…

En vérité, Dorothée Selz n’a eu aucune chance.                                                                  

Ou, plutôt, elle a su saisir ces chances, et les dépasser.

D’abord, parce qu’elle a su déborder de ce cercle familial pour, à son tour, explorer de nouveaux territoires, et nourrir la curiosité légendaire des Selz de mondes nouveaux. Ainsi est-elle par exemple revenue au Musée des Arts Décoratifs de Paris en 1978, mais comme commissaire d’une exposition qui fit date, «Sucre d’Art», regroupant des œuvres populaires en sucre du monde entier, des pâtisseries, de l’Art Brut et du Eat Art issues de la collection personnelle de Daniel Spoerri. 

Ensuite, parce qu’elle a élaboré une œuvre singulière, unique, qui s’appuie sur son intérêt profond pour ces univers marginaux ou expérimentaux, mais déborde du cadre géographique et théorique qui l’a vu naître à l’art (globalement, le Nouveau réalisme en France), et a été saluée internationalement à un niveau rarement atteint par une artiste française, si ce n’est justement Niki de Saint-Phalle (d’innombrables points communs les rapprochent), dont récemment la 57e Biennale de Venise (Viva Arte Viva, 2017), la Tate Modern (The World Goes Pop, 2015) ou le Macba de Barcelone (2011). 

Cette exposition personnelle réunit des travaux réalisés ces trois dernières décennies, mis en relation avec les collections d’art populaire, moderne et contemporain de son père Guy, afin de révéler comment, dans ce creuset, s’est forgée la pratique de Dorothée Selz, «traiteur coloriste» dans les années 1960 et 1970, artiste pop, féministe et libre depuis toujours.

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