Guy-Ernest Debord & Gil Joseph Wolman - L’un n’exclut pas l’autre

Longtemps, Guy-Ernest Debord (1931-1994) et Gil Joseph Wolman (1929-1995) furent plus que proches, complices: ensemble, avec Serge Berna et Jean-Louis Brau, ils quittent le Lettrisme d’Isidore Isou pour fonder en 1952 l’Internationale Lettriste (IL); puis c’est Wolman que Debord choisit pour ouvrir son premier film Hurlements en faveur de Sade, et c’est encore avec lui que le futur auteur de La Société du spectacle (1967) cosigne en 1956 le célèbre Mode d’emploi du détournement. 

Pourtant, Wolman fut congédié par Debord en janvier 1957,  pour mode de vie ridicule, six mois avant l’avènement formel de l’IS.

Refusant d’être banni, le proscrit se contenta de répliquer, laconique: l’un n’exclut pas l’autre.  

Enfonçant le clou, Debord signe en 1963 ses Directives, dont le dépassement de l’art au profit de la réalisation de la philosophie.

Pour l’historien de l’art Gabriel Ferreira, « Zacarias, Debord et les situationnistes revendiquent un art entièrement fondé sur l’expérience. La situation, proposent-ils, est inséparable de sa valeur d’usage, qui doit être consommée jusqu’au bout, contrairement à ce qui se passe avec les objets réifiés sous la forme-marchandise où la valeur d’usage devient le véhicule de la valeur d’échange. »

Wolman est sans doute resté toute sa vie le créateur le plus proche de son idéal d’un art essentiellement étranger à l’objet-marchandise…Il était logique qu’un Jorn ou un Wolman fussent appelés, dans cette perspective, à littéralement disparaître…

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