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lun. 15 févr.

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Love&Collect: Carrément Morellet

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Heure et lieu

15 févr. 2021, 09:59

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À propos de l'événement

Semaine 45: Carrément Morellet

Figure de l’abstraction géométrique, François Morellet, né en 1926, appartient à la génération qui, à la suite des pionniers Piet Mondrian (1872-1944) ou Kasimir Malevitch (1879-1935), a étendu les limites des possibilités visuelles et théoriques de l’utilisation des figures mathématiques dans les arts visuels.

Victor Vasarely (1906-1997) a pour sa part, dès la fin des années 1940, largement accentué la part de l’optique dans l’œuvre, ouvrant la porte au G.R.A.V. (Groupe de Recherche d’Action Visuelle), fondé en 1960 par Morellet et Yvaral (le fils de Vasarely) avec Horacio Garcia-Rossi, Julio Le Parc, Francisco Sobrino et Joël Stein. L’apport du groupe est déterminant: en introduisant des notions comme le déplacement et la participation des spectateurs, le rapport avec l’espace public, en ayant recours à des matériaux industriels, à la lumière, etc. le G.R.A.V. a préfiguré l’émergence, aux Etats-Unis en 1966, de l’Art minimal de Dan Flavin, Donald Judd, Robert Morris, Frank Stella…

Au-delà de l’apport général des artistes du G.R.A.V., Morellet est aujourd’hui considéré comme un précurseur essentiel. À tel point qu’il s’en est amusé lui-même en intitulant une exposition, en 2007 au Musée d’art moderne de la ville de Paris Blow up 1952-2007 - Quand j'étais petit je ne faisais pas grand. En agrandissant ses œuvres du début des années 1950, l’artiste démontre en effet implacablement à quel point il était en avance par rapport à ses confrères américains. La critique Emmanuelle Lequeux le constate dans Le Monde du 30 août 2007: ces toiles réalisées en 1952 se révèlent d'une modernité étonnante: elles déjouent les certitudes du regard à une époque où le principe optique du cinétisme n'a encore traversé l'esprit de personne; elles sont radicalement froides en un temps où l'Amérique est encore grosse du lyrique expressionnisme abstrait.

Très tôt en effet, François Morellet a prôné dans ses créations des notions telles que la réalisation impersonnelle, le mouvement, les séries programmées et le jeu, et introduit dans ses œuvres des matériaux issus de l’univers industriel ou du bâtiment, à commencer par le néon, dès 1963, utilisés seuls ou en opposition aux matériaux traditionnels du peintre (châssis, toile), dans une déconstruction transgressive et réjouissante.

Si François Morellet est un héritier de la lignée constructiviste, il l’est tout autant de Marcel Duchamp (1887-1968). De ce dernier, il réactive le recours à des règles, parfois absurdes, et surtout au hasard. Mais, là où Duchamp apparaît tiraillé entre ses recherches rétiniennes, qui culminent en 1935 avec la présentation, sur un stand du Concours Lépine, de ses Rotoreliefs, des disques optiques dont la mise en mouvement crée des illusions visuelles, et son amour pour les jeux de langage (calembours, à-peu-près, contrepèteries, jusqu’à l’ésotérisme, dans l’esprit d’un Raymond Roussel), Morellet a le génie de fusionner les deux en s’appuyant sur les titres pour développer certaines de ses séries les plus célèbres, à l’instar des Geometrees (des compositions orthogonales mêlant peinture à la règle et branches d’arbres), ou de Mords-les (des petits tableaux constructivistes en tablettes de chewing-gum portant l’empreinte de morsures).

La renommée de François Morellet s’est établie à l’échelle européenne dès les années 1970, où il a bénéficié d’importantes expositions en Allemagne, en Italie ou en Espagne. Depuis quelques années, elle est également assurée aux États-Unis, où son œuvre fait l’objet d’expositions majeures; cinquante ans après sa participation à l’exposition fondatrice The Responsive Eye au MoMA de New York, Morellet a ainsi fait l’objet d’une rétrospective de grande envergure organisée par la Dia Foundation à Chelsea et Beacon en 2017, tandis que la galerie Hauser&Wirth, qui le représente désormais, lui consacre en ce moment même et jusqu’au 7 avril prochain une exposition sous le titre François Morellet, In-Coherent.

Les estampes, éditions et multiples de François Morellet forment un corpus riche et cohérent, à la fois reflet et prolongement de sa pratique par d’autres moyens. La multiplication et la diffusion qu’elle permet ne pouvait en effet que résonner en profondeur avec les préoccupations d’un artiste héritier du Bauhaus autant que de Duchamp, ennemi déclaré du fait main, qui a toujours préféré la série à l’unique. Aussi les œuvres multiples de Morellet ont-elles au fil du temps fait l’objet d’expositions spécifiques, notamment au Musée des Beaux-Arts de Caen en 2015, sous le beau titre de L’esprit de suite. Dans le catalogue, l’historienne de l’art Marie-Laure Bernadac résume quelques-uns des enjeux de cette pratique pour l’artiste: Dans ce corpus riche, subtil, varié, multipliant les techniques, les expérimentations, tant formelles que matérielles, on peut lire entre les lignes une mise à l’épreuve de tous ses principes, une tentative de géométrie des contraires– comment faire et ne pas faire –, bref une quadrature du cercle…

C’est cette géométrie des contraires (que Marie-Laure Bernadac résume en ces termes: Morellet aime les contraintes, les systèmes, et surtout les règles, qu’il peut ainsi transgresser, tout ce qu’il trouve aisément dans la rigoureuse discipline de l’estampe) que nous explorerons cette semaine, grâce à quelques-uns des plus emblématiques multiples réalisés par l’artiste entre 1978 et 2011.

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