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lun. 11 mai
|https://www.instagram.com/loeveandco/
Poésure et peintrie
Loeve&Co-llect: Cinquième semaine, cinquième thème. Et toujours, chaque jour à 10 heures, du lundi au vendredi, une œuvre à collectionner à prix privilégié, disponible uniquement pendant 24 heures. Vous faites une affaire, et nous pérennisons notre affaire !
Heure et lieu
11 mai 2020, 09:59
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À propos de l'événement
Semaine 5: Poésure et peintrie
En 1993 à Marseille, la grande exposition Poésure et Peintrie (sous le commissariat général de Bernard Blistène) entreprenait, pour la première fois à cette échelle, de faire un point d’envergure sur les relations entre la poésie et la peinture. Sous-titrée « D’un art, l’autre », elle s’efforçait surtout de montrer à quel point ces relations étaient dynamiques, vivantes, multicentriques et multilatérales. Si l’exposition débordait largement de ce cadre, elle a cependant grandement contribué à révéler, en les regroupant, l’importance capitale de la contribution des écrivains à la production artistique, largement sous-évaluée jusqu’alors, et dont il suffirait de citer un exemple, éclatant : Victor Hugo, avec sa pratique protéiforme et constante des arts graphiques, longtemps ignorée ou minimisée, passe aujourd’hui pour un précurseur incontournable de l’abstraction !
Bien sûr, le sujet n’était alors pas totalement neuf. De nombreux écrivains ont conduit en parallèle une véritable carrière d’artiste, d’Eugène Fromentin à Henri Michaux. D’autres, comme Christian Dotremont ou Marcel Broodthaers ont été des poètes de la vision, ce dernier plaçant par ailleurs sur le carton de sa première exposition la faussement cynique déclaration suivante : « Moi aussi, je me suis demandé si je ne pouvais pas vendre quelque chose et réussir dans la vie. Cela fait un moment déjà que je ne suis bon à rien. Je suis âgé de quarante ans. L’idée enfin d’inventer quelque chose d’insincère me traversa l’esprit. Et je me mis aussitôt au travail… ». A contrario, de nombreux écrivains se sont lentement laissé envahir par leur désir de peinture, comme Henry Miller, jusqu’à finir par ne plus exercer leur créativité que dans ce domaine, à l’instar d’Eugène Ionesco.
Les écrivains ne sont pas des artistes comme les autres. C’est cette singularité même qui, aujourd’hui, rend leurs œuvres si désirables. Si les relations entre écriture et peinture ont depuis longtemps fait l’objet d’études, et de collections, à commencer par le magistral ouvrage de Michel Butor, publié par Skira dans Les Sentiers de la création, Les Mots dans la peinture, l’ensemble extraordinaire réuni par Pierre Belfond ou le magnifique album L’un pour l’autre. Les écrivains dessinent, de Jean-Jacques Lebel, co-édité par l’IMEC et Buchet-Chastel. Aujourd’hui, la pluridisciplinarité est sans doute mieux acceptée par un milieu de l’art qui a appris à s’ouvrir, et la reconnaissance de l’apport graphique des écrivains s’accélère, comme en témoignent les récentes rétrospectives consacrées à Henri Michaux au musée Guggenheim de Bilbao en 2018 ou Ghérasim Luca au Centre Pompidou en 2019, mais aussi la passionnante révélation des Ephémérides de Jacques Prévert par la Galerie Pauline Pavec à Paris cette année.
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